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Joséphine Baker: une «humaniste» noire au Panthéon

di Federica Bigarani

SECONDARIA DI 1° GRADO FRANCESE

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Après huit ans de demandes et de campagnes, le 30 novembre 2021 Joséphine Baker entrera au Panthéon, le célèbre mausolée parisien dédié aux grands personnages de la nation française. Elle sera ainsi la sixième femme à avoir été panthéonisée, avec Sophie Niaudet, femme du chimiste Marcellin Berthelot, la physicienne Marie Curie, la résistante Geneviève de Gaulle-Anthonioz, l’ethnologue et résistante Germaine Tillion et Simone Veil, grande femme politique décédée en 2017. Elle sera surtout la première femme noire à entrer dans le temple des gloires de France.

Mais connaissez-vous son histoire et pourquoi une meneuse de revue franco-américaine a attiré l’attention du président Macron et l’a amené à lui accorder une place si importante au Panthéon? Il faut immédiatement dire que Joséphine Baker n’est pas seulement la première icône noire internationale ou la muse des Cubistes, mais surtout une figure de premier plan de la Résistance et de la lutte contre les inégalités, la ségrégation et le racisme. 

Née en 1906 dans une famille très pauvre et métissée du Missouri, elle travaille comme domestique dans une famille aisée, mais elle ne pense qu’à danser. Toutefois, l’Amérique des années Vingt, marquée par la ségrégation, la considère trop maigre, petite et, surtout, trop noire pour ses spectacles. Après avoir quitté son pays, elle débarque à Paris et remporte un énorme succès grâce au rôle principal dans la Revue nègre, un spectacle musical créé en 1925. Ensuite, c’est la renommée internationale grâce à des chansons comme J’ai deux amours (1931) et au film Zouzou à côté de Jean Gabin.

En 1937, elle devient française et, pendant la Seconde Guerre Mondiale, elle s’engage dans la Résistance, devient un agent secret de la France libre et lieutenant de l’Armée de l’air. Elle reçoit ainsi la médaille de la Résistance, la Croix de guerre et la Légion d’Honneur. À la fin de la guerre, elle achète un château en Dordogne et, ne pouvant pas avoir d’enfants, elle en adopte 12, de toutes les couleurs et origines: une «tribu arc-en-ciel», comme elle l’appelait, un véritable exemple de fraternité multiraciale et multiconfessionnelle.

Mais son engagement ne s’arrête pas là: elle lutte inlassablement contre le racisme et le suprémacisme blanc qui lui interdit encore, malgré sa renommée, de séjourner dans un hôtel avec les blancs. En 1963, on la voit à côté de Martin Luther King, figure mythique de l’Amérique des années 1950 et 1960, pendant la marche pour les droits civiques à Washington.

Joséphine Baker a donc été un « modèle de femme vaillante et généreuse » (Roselyne Bachelot, ministre de la Culture, sur Twitter ) et le symbole le plus puissant de la France antiraciste et antifasciste. Du reste, il ne faut pas oublier que la culture française doit beaucoup à des personnalités provenant de pays et cultures différentes.  Et la France n’a jamais cessé d’honorer et récompenser les grands qui ont incarné l’esprit civique de la nation. Le Panthéon, avec ses 80 tombes en est l’exemple le plus éloquent.

Bibliographie 

Pour connaitre Joséphine Baker et ses chansons :

Pour approfondir la nouvelle de son entrée au Panthéon :

Pour présenter le Panthéon :

Une idée pour le travail en classe

Faites réaliser une interview « impossible » entre Marie Curie et Joséphine Baker. Ensuite, faites revivre les deux personnages en utilisant des applis que vous allez trouver sur Internet (Voki, Speakpic…).